Autodidacte, le parcours du combattant ?

10 avril 2024

Il y a ceux qui sortent d’école. Et puis il y a les autres.

Ceux qui ont découvert le code par envie ou par accident. Parce que faire des sites web était une passion cool qui permettait de se connecter aux autres.

Moi, c’était ça : un petit forum sur Star Wars dont je changeais le thème tous les mois à mesure que je découvrais des nouveaux tricks de code sur de rares sites de tuto. Un mois c’était du noir galactique, le suivant c’était une ambiance synthwave.

Et quand le voisin faisait un widget super cool : un petit coup d’inspecteur, de copier-coller, et hop ! Mes utilisateurs avaient un nouveau petit jouet.

C’est quoi un développeur front-end ?

À l’époque, on parlait très peu de Développeur Front-end mais d’Intégrateur Web. On bricolait. Et parfois, on tombait sur des gens incroyablement généreux, qui prenaient le temps de répondre sur un canal IRC ou un forum, de m’expliquer un float: left; ou un position: absolute;. Sans eux, je serais peut-être passé à côté.

Mais comment en faire un métier quand il n’existe pas encore de diplôme pour ça ?

Pendant longtemps, le web était soit vu comme un truc de « geek du fond de la classe », soit comme un sous-métier du graphisme. Il n’y avait pas de diplôme, donc pas de case à cocher dans les formulaires de candidature.

Alors j’ai montré ce que je savais faire. J’ai codé des démos, des petits sites, des portfolios. J’ai appris à écrire du HTML propre, à découper des maquettes, à animer des interfaces. Et surtout, j’ai appris à me vendre sans certification.

L’âge d’or du web

Après le Covid, tout a explosé. Le télétravail, les freelances, la demande. Le web s’est industrialisé, professionnalisé, globalisé.

Et moi, qui avais enfin trouvé ma place en tant que front-end, j’ai dû évoluer encore. Car aujourd’hui, il ne suffit plus de faire du CSS. Il faut savoir faire du back, comprendre le DevOps, jongler entre design system, accessibilité, gestion de projet et même un peu de commerce pour se vendre.

Tout cela en plus du métier déjà établi d’intégrateur web (responsive, fluid design, animations, compatibilité du code entre navigateurs, CI/CD, frameworks, etc).

Le métier s’est enrichi, mais aussi complexifié. Les profils fullstack sont devenus la norme. Et même si je reste convaincu que le front a une vraie valeur, le marché valorise de plus en plus la polyvalence.

Aujourd’hui, savoir faire « un peu de tout » (d’autant plus avec les appuis des LLM comme Github Copilot) ouvre plus de portes que d’être excellent dans une seule discipline.

Des formations pour sortir de l’autodidaxie

Heureusement, les choses ont évolué. Et il existe des formations pensées pour celles et ceux qui, comme moi à l’époque, n’ont pas de diplôme mais une vraie envie d’apprendre.

Elles sont accessibles et ouvertes à tous les profils :

  • OpenClassrooms, avec ses parcours certifiants en développement web, accompagnés d’un mentor.
  • Simplon, qui forme gratuitement des publics éloignés de l’emploi, avec une vraie approche humaine.
  • O’clock, qui propose une formation en téléprésentiel, structurée comme une vraie classe à distance.

Ces formations ne remplacent pas l’envie d’apprendre, mais elles vous donnent un cadre.

Elles permettent d’avancer plus vite, de structurer un apprentissage souvent trop solitaire, et de rencontrer d’autres passionnés.

Est-ce que c’est compliqué ?

Au fond, être développeur autodidacte, c’est surtout cultiver une chose essentielle : la curiosité. Et cette curiosité-là, c’est la qualité la plus précieuse dans ce métier.

Car le web ne s’apprend pas seulement sur les bancs d’une école. Il se découvre en codant un projet concret. Ce chemin-là est peut-être un peu plus lent, mais il est possible.